Premier repas au pensionnat

Toute la journée les pensionnaires avaient pu observer ce qui deviendrait leur seconde maison durant le reste de leur scolarité, jusqu'à l'obtention du certificat délivré par Winchester. Les surveillants généraux avaient passés la journée à confisquer téléphones portables, appareils de musique, ordinateurs portables, brefs tous les objets qui n'avaient pas leur place dans le pensionnat de Winchester. Les pensionnaires s'étaient également rendus au pressing pour choisir deux blouses qu'ils devraient porter durant les cours. Les surveillants généraux avaient ensuite fait faire le tour de l'établissement aux nouveaux élèves et déjà certains s'étaient fait remarquer. Malgré tout monsieur Whale restait confiant, avec de la patience et de l'autorité il arriverait à bout des plus coriaces. Il était dans l'enseignement privé depuis trente ans et personne ne lui avait encore tenu tête très longtemps.

19 heures - les surveillants généraux appelèrent les pensionnaires dans la cour à grands coups de sifflet. Ils firent l'appel et après avoir fait attention qu'aucun élève ne manquait à l'appel ils accompagnèrent les pensionnaires jusqu'au réfectoire. Les professeurs et le directeur étaient debout derrière leurs chaises et il fut donné ordre aux élèves d'en faire de même. Une fois tout le monde bien positionné derrière sa chaise le directeur fit un signe de tête.

- Vous pouvez vous asseoir jeunes gens, merci.

Les raclements de chaises qui énervaient tellement le surveillant général se firent entendre. Pour le premier jour il ne disait visiblement rien, mais le directeur étaient convaincu que les adolescents perdraient très vite cette mauvaise habitude.

- Bien, avant de servir le repas j'aimerais vous dire quelques mots. Tout au long de la journée vous avez pris... connaissance de ce qui sera votre seconde maison. Sachez également que dès cette après-midi certains et certaines se sont fait remarquer. Je ne citerais pas de nom - mais je tiens à vous rappeler que vous êtes ici au pensionnat de Winchester, et que la plaisanterie c'est finie ! Ici on ne discute pas...... on exécute.

Il parlait d'une voix douce, mais qui faisait que chaque propos sonnait clairement comme un avertissement.

- Demain matin vous passerez tous la visite médicale obligatoire en compagnie de vos surveillants. Garçons et filles séparées bien entendu... Petite nouveauté également, ceux qui avaient l'habitude des stylos billes, c'est terminé. Désormais vous utiliserez les plumes et encriers mis à votre disposition.

Bien entendu, pour la visite médicale du lendemain, les garçons et les filles auraient droit au déshabillage collectif devant tous les autres et leur surveillant général avant de se présenter devant le médecin qui leur ferait faire tout un tas d'examen et qui leur examinerait tout le corps pour découvrir un éventuel virus contagieux qui pourrait faire fermer le pensionnat durant plusieurs mois. Telle était la tradition à Winchester, et on ne plaisantait pas avec la tradition.

- Des que vous aurez terminé cette... visite, vous regagnerez votre premier cours d'histoire avec monsieur Johnson. Et maintenant place au repas.

Le directeur s'assit et les surveillants généraux prirent place. Horace saisit une petite clochette devant lui qu'il agita de toutes ses forces. Aussitôt deux cantinières vinrent poser les marmites comportant la soupe à l'ail, une spécialité française qui sonnait comme un cadeau ~~empoisonné~~ de bienvenue.

Et voilà une nouvelle année qui allait commencer à Winchester....Des nouvelles têtes étaient encore apparues, Joshua avait pu en apercevoir quelques-unes...Des anciens étaient là aussi, et il était également possible que des anciens ne soient pas revenus, trouvant peut-être la discipline trop dure, ne s'estimant pas à la hauteur de la lourde discipline imposée dans ce collège prestidigieux. Joshua, lui, était là pour sa troisième année, et même si tout n'était pas facile pour lui ici, notamment au niveau des notes, il y passait cependant de bons moments, comme en éducation sportive, l'une de ses matières préférées et également quand il s'agissait de sortir un peu du collège. Joshua n'était pas du tout du genre à se droguer ni rien, il n'était en plus aucunement influençable à ce niveau là...Certes, il existait plein de substances illicites qui pouvaient lui permettre d'avoir encore de meilleurs performances sportives mais Joshua était absolument contre le fait d'en prendre, sinon sa santé serait en jeu et il ne voulait aucunement mettre sa vie en danger avec quoi que ce soit ! C'était un sportif, il adorait le sport sans artifice, sans tricher et cela depuis tout petit !

Ce jour là, 30 août, Joshua fit donc son entrée au réfectoire, suivi très rapidement des autres élèves, le personnel de l'école étant déjà présent au complet. Quand tout le monde fut là, le jeune homme attendit comme chaque année le sempiternel discours du Directeur Sir Horace Whale qui ne changeait quasiment aucunement son discours de "Bienvenue" chaque année...Enfin, si on pouvait appeler ça un discours de Bienvenue...La discipline au collège étant très rigoureuse, il ne fallait pas s'attendre à un sourire du directeur ou à des mots gentils mais plutôt comme très souvent, à des choses comme "discipline, rigueur, travail, tolérance, respect, punitions, règlement,...." Joshua n'était heureusement pas du genre rebelle même s'il ne se laissait pas faire. Cependant, il respectait le règlement, dans un premier temps parce qu'il se plaisait ici, malgré le règlement strict et ensuite, il tenait à finir ses études et à avoir le meilleur dossier scolaire possible. D'autres s'en foutaient de cela mais pas Joshua. Le jeune homme s'assit donc quand le Directeur dit que cela était autorisé. Puis quelques minutes plus tard, le repas put commencer....La nourriture n'avait aucunement changé depuis l'an dernier, Joshua allait encore devoir s'en contenter...Il se demanda même au cours du repas si ça n'avait pas empiré mais bon, cela était peut-être dû au fait que durant deux mois, durant les grandes vacances, le jeune homme avait mangé la bonne nourriture irlandaise de sa mère....

Edward avait passé sa première journée à préparer ses cours. Il était allé en ville et avait fait faire sa carte à la bibliothèque municipale qui lui permettrait d'emprunter de nombreux ouvrages historiques. Le jeune enseignant était bien conscient du programme chargé que lui imposait la direction. Hors de question au pensionnat de Winchester d'être en retard, de ne pas suivre le programme ou d'être malade. D'après les dires de ses nouveaux collègues, les professeurs souvent incommodés ne restaient guère de temps dans l'établissement, et Winchester était le point culminant de sa jeune carrière.

Le jeune enseignant avait sa minuscule et simple chambre (composée d'un lit dur, d'une table, d'une chaise, d'une armoire et d'un pot de chambre) au premier étage et sa fenêtre donnait directement sur la cour intérieure de l'établissement, et dès le début d'après-midi il avait entendu les cris du surveillant général qui résonnait sur tout l'établissement. Mr. Draper avait de plus une voix portante ce qui ne facilitait pas la tranquillité de l'établissement. Plusieurs fois le jeune enseignant, revenu récemment de ses vacances au bord de la Méditerranée, en Grèce exactement s'était penché à sa fenêtre et avait porté un regard sur les élèves, alignés deux par deux qui suivaient le surveillant général.

A présent l'après-midi était passée et l'heure du repas approchait. Edward avait prit la direction du réfectoire et avait rapidement rejoint ses collègues de travail.

Quelques instants après, le surveillant général, d'un air grave entra dans le réfectoire, suivit des élèves qui prenaient place autour des deux tables, une pour les filles et une autre pour les garçons. Edward ne rajouta pas un mot, Sir Horace Whale venait de se lever et entama un nouveau discours. Edward pendant ce temps observait les élèves. Certains avaient l'air d'être sur le point d'exploser et l'enseignant les comprenait en partie, il se serait mal vu passer une visite médicale complètement nu devant ses camarades, un peu de pudeur, surtout que c'étaient des adolescents. Edward avait cependant le souvenir des douches communes, semblables à celles de Winchester, une expérience qu'il avait vécut dans sa jeunesse lorsque son père, pour briser ses rêves de comiques l'envoya dans un pensionnat semblable à celui de Winchester. Les enseignants de là-bas avaient forgé l'homme qu'il était devenu aujourd'hui, bien que son âme de comique existe toujours au plus profond de lui-même.

Le directeur fit ensuite allusion au cours d'histoire et expliqua qu'il serait juste après la visite médicale. Chouette le jeune enseignant allait commencer l'année avec des élèves plus ou moins humiliés... Edward baissa les yeux et fixa son assiette. Celle-ci n'avait pas une belle couleur. Soudain l'enseignant fut tiré de sa rêverie par une cloche qui retentit comme une pétarade dans son oreille. Après un léger sursaut le jeune enseignant tourna sa tête vers les cantinières qui apportait les marmites de la... soupe à l'aïl !

Edward fixa ses collègues. Tous étaient restés de marbre, habitué à toutes ces choses, pour l'enseignant d'histoire et de géographie il fut très difficile de retenir une grimace. Enfin, au moins il avait fait sa provision de barres chocolatées dans sa chambre et pourrait donc compenser la pauvreté nutritive de ce repas.

Jordan Carter, la terreur des professeurs de son ancienne école. Titre que le beau blond avait bien envie de reprendre ici. Il allait faire sa loi dans ce foutu pensionnat anglais. Oui personne ne pourrait l'en empêcher même pas ce règlement débile. Le jeune homme regardait les profs d'un air moqueur. Personne ne connaissait encore le grand Jordan Carter, mais il allait bientôt le savoir. Il fallait commencer en douceur. S'il tapait trop fort dès le début, ça enlèverait l'effet de surprise. Non d'abord, Jordan devait commencer par quelque insolence, non respect de règle avant de viser le plus haut, son renvoi de l'établissement.

Jordan malgré son nom était un pur français. Fan de musique et chanteur à ses heures perdues, il avait un casier judiciaire bien rempli. Accusé à tort de braquage, le blondinet avait fait un an de prison avant d'être libéré, il ne savait même plus, pourquoi. La première chose dès sa sortie, avait été sa réinscription à l'institut Bois Fleuri où il avait duré un an avant que l'établissement ne ferme ses portes. Ses parents, ou plutôt devrait-il dire, Grégory l'avaient envoyé en Angleterre chez ses grands parents. Et il se retrouva finalement dans ce pensionnat aux allures des années 50 et qui stipulait que seul le travail était liberté. Foutaises! se rebellait intérieurement le jeune homme qui préférait les salles de retenues aux salles de cours.

Le directeur commençait à faire un discours et cela fit rire Jordan. Bah oui quoi, les plaisanteries étaient finies? ça se voyait que ce vieux débris ne connaissait pas Jordan. Quoi que, il s'était fait remarqué cet après-midi en hurlant après sa famille. Mais peu importe, il s'en fichait. Oh que oui, il s'en fichait. A la suite du discours, Jordan fronça les sourcils et il grommela assez fort pour que tout le monde l'entende:

Mais il se croit où ce vieux débris? N'importe quoi... Je savais que les anglais étaient timbrés mais là ça dépasse mon imagination...

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Première journée de sa seconde année dans le pensionnat de Winchester. Cette année au moins, il n'aurait pas Arthur Rousseau dans les pattes, ce jeune surveillant qui n'avait pas assez d'autorité auprès des élèves et qui avait entrainé par sa faute, un regain de rebellion dans l'établissement. A présent tout était fini, Don avait suggeré à Sir Horace Whale de virer l'incompétent, et a présent il avait pris la direction de la surveillance. Conscient de l'honneur que lui faisait Sir Horace, Don savait qu'il allait devoir l'inviter soit à une partie de chasse, soit a une randonné a cheval. Oui, on peut aisément imaginer Donald Draper, en tenue de chasse, lunette RayBan aviator sur le nez, fusil cassé pret a faire feu sur un gibier qui passe par la.

Toute la journée, les murs de Winchester avaient été depoussieré par la tonalité de la voix du surveillant, il avait même appercu Edward Johnson se mettre à la fenetre pour observer. Le nouveau professeur n'avait pas encore l'habitude, mais il la prendrait bien vite. A Winchester, on entend la voix de Don du matin au soir.

Enfin le premier repas fut programmé. Bien evidement, Don savait déjà ce qui allait etre servi. Soupe à l'ail. Heureusement pour lui, qu'ensuite il irait se rassasier au restaurant, ou bien que sa femme allait lui faire à manger. Il avait fait entrer tout les élèves en rangs, puis s'était mis a la droite de Sir Horace Whale, l'écoutant dans son discours, tout en observant les élèves. Lorsque les cantinières furent invités à apporter les mets, Don ne baissa pas les yeux sur son assiette, se laissant servir tout en observant la salle.

Il commenca ensuite son repas, lorsqu'il entendit la voix d'un jeune homme. Il prit la soupe qu'il avait dans sa cuillère, la portant à sa bouche, puis posa cette derniere vide, avant de s'essuyer la bouche avec sa serviette. Aucun geste plus rapide qu'a l'ordinaire. Il recula ensuite sa chaise tout en la levant, et quitta la table des enseignants. Il avanca dans l'allée, dans le silence de la piece, main dans le dos, passant jusqu'au bout de la table, puis revint vers celle des professeurs en s'arretant au niveau du jeune homme qui avait parlé. Don ne le regarda pas, il gardait son regard porté loin devant lui, et parla d'une voix calme, mais remplit de menaces

Monsieur Carter, a la fin du repas, je vous ordonne de venir dans mon bureau.

Don continua ensuite son chemin, et s'arretant devant la table des enseignants, il fit face aux élèves

Je tiens a vous prévenir, les plus anciens me connaissent, ils vous diront qu'il ne faut pas jouer aux fortes tetes, cependant ... je n'attend que ca. Je vous assure, que cette année sera basé sur la discipline, sur la sévérité. Je prendrais des mesures exemplaires. Je vous conseil de ne pas vouloir jouer aux héros et de vouloir etre un exemple des punitions que nous distribuont. Hélas pour monsieur Carter, il sera un exemple. Exemple a ne pas suivre pour son irrespect, et exemple de punition que je distribue. Si vous vous attendez a copier des lignes, je peux vous assurer, que vous allez etre très décu. Maintenant mangez avant que ce soit froid

Le surveillant fit un pas avant de s'arreter

Ah ... j'oubliais. Le prochain qui ne leve pas sa chaise lorsqu'il s'assoit ou qu'il se leve ...

Don inspira, signe montrant la sévérité de la punition. Il reprit ensuite place au coté du directeur, reprenant le cours de son repas, comme si de rien n'était.

William avait eut une après-midi tranquille. Les surveillants avaient été occupés à faire visiter le pensionnat aux nouveaux élèves, et lui qui y était depuis un an avait eut du temps libre. Il en avait profité pour monter au dortoir et ranger ses affaires. Il avait également rencontrer madame Smith avec laquelle il avait discuté quelques instants.

A 19 heures de puissants coups de sifflet se firent entendre, signe que la soupe allait être servie. William se redressa et se mit à courir en direction de la cour de récréation. Quelques secondes après, il se fondit dans le rang, celui-ci conduit par le nouveau surveillant général des garçons, le dénommé drapeau. L'adolescent avait su à l'instant où il l'avait vu qu'ils allaient vite regretter Rousseau qui avait lui une part d'humanité et qui avait souvent toléré certaines entorses au règlement. D'après ce qu'il se disait de bouche à oreilles, le français avait été remercié par Sir Horace. Généralement le remerciement n'était pas une bonne chose à Winchester, ça voulait dire que l'on n'avait plus sa place dans le pensionnat de renommé mondiale. Will imagina avec peine le pauvre Rousseau faisant sa valise et quittant les lieux, sous le regard sévère de drapeau qui ricanerait de voir partir son prédécesseur.

Lorsque William entra dans le réfectoire, les enseignants avaient déjà pris place. Sir Horace leur souhaita le bonsoir et ils furent tous invités à s'asseoir. William prit place et jeta un bref coup d'oeil à Jeff Carter, un rebelle qu'il trouvait plutot craquant. Sir Horace fit alors son habituel discours en expliquant que dès le lendemain ils auraient à passer la visite médicale. Puis la soupe à l'ail, un met de qualité à Winchester fut servit, annoncée par la cloche de Sir Horace.

- Bon appétit.

William sourit et après un dernier coup d'oeil à Jeff, gouta à son tour à la soupe.

Mais il se croit où ce vieux débris? N'importe quoi... Je savais que les anglais étaient timbrés mais là ça dépasse mon imagination...

William tourna son regard en direction de John Carter qui n'avait bien entendu pas pu tenir sa langue. L'adolescent se souvenait de l'année précédente ; les repas avaient été écourtés à chaque intervention malpolie. Il lui lança donc un regard mauvais, mais celui-ci ne le remarqua pas car drapeau venait de se lever et lui demandait de venir le voir dans son bureau à la fin du repas. Oups... ça risquait de chauffer. Behn au moi ça lui ferait les pieds à cet idiot.

Je tiens a vous prévenir, les plus anciens me connaissent, ils vous diront qu'il ne faut pas jouer aux fortes tetes, cependant ... je n'attend que ca. Je vous assure, que cette année sera basé sur la discipline, sur la sévérité. Je prendrais des mesures exemplaires. Je vous conseil de ne pas vouloir jouer aux héros et de vouloir etre un exemple des punitions que nous distribuont. Hélas pour monsieur Carter, il sera un exemple. Exemple a ne pas suivre pour son irrespect, et exemple de punition que je distribue. Si vous vous attendez a copier des lignes, je peux vous assurer, que vous allez etre très décu. Maintenant mangez avant que ce soit froid.

Impressionné par un tel personnage et une telle autorité à laquelle il n'avait pas été habitué, William ne rajouta pas un mot et continua à manger sa soupe à l'ail, en priant pour que personne ne vienne lui parler. L'haleine à soupe à l'ail, pas pour Will.

Jeff déambula dans les couloirs en essayant de ne pas croiser d'adultes et surtout pas de pions. Il savait que dés qu'il recevrait un ordre de leur par il jouerait le rebelles et le gros dure et qu'il se ferait punir. Enfin de toute façon il n'avait peur de personne et surtout pas des adultes. Il était assez grand et fort pour se défendre et avait des connaissances dans les milieux des bandes organisées. Il entendit à peine les coup de sifflait qui signalait que le diner était prêt. Il retira ses écouteurs et marcha tranquillement en direction de la cours. Il arriva presque en retard mais comme il se trouvait prêt de la cours de récréation il ne fut pas le seul et n'eut pas de punition.

Avant tous les repas de début d'année le directeur fit un discours toujours aussi pompeux et lourd que les autres années. Comme si des mots pouvaient empêcher les pensionnaires de se rebeller. Jeff s'assit calmement à côté de Jordan Carter. Bizarrement son ami avait le même nom que lui. Peut être qu'ils avaient de la famille en commun, il se promis d'y réfléchir lorsqu'il aurait le temps. Pour l'instant on venait de leur servir une soupe à l'ail, principal plat dans ce pensionnat de fêlé. Son ami à côté de lui ne pu s'empêcher de protester et Jeff était totalement d'accord avec lui. Mais Jeff avait déjà essayé de protester l'année dernière et la seule chose qu'il avait réussi à obtenir était une belle punition.

Mais cette année quelque chose avait changé, le surveillant n'était plus le même et celui qui remplaçait Rousseau était l'homme le plus odieux au monde selon Jeff. Après avoir humilié Jordan et lui avoir donné une punition pour faire l'exemple il lança une menace sur celui qui ferait du bruit avec la chaise. Il se croyait supérieur aux autre ce mec, à faire peur à des élèves de 17/18 ans. Jeff haïssait ce genre de personne et pour lui montrer que ce n'était pas lui qui lui ferait peur il se recula en trainant sa chaise sur quelques mètres. pas de doute possible, il l'avait évidemment fait exprès.

- Excusez moi Monsieur Drapeau, je ne l'ai pas fait exprès.

Un énorme sourire se dessina sur son visage, la guerre venait d'être déclaré et il allait morfler !

Horace tendit son assiette pendant que la cantinière la remplissait à ras-bord pendant que celui-ci accrochait sa serviette autour de son cou. Le directeur prit ensuite sa grande cuillère qu'il plongeait dans le liquide épais. Il porta ensuite la cuillère à la bouche et l'aspira délicatement, sans bruit, comme l'exigeait le protocole.

Bien entendu le regard dégoûté de certains n'était pas passé inaperçu, mais ils étaient loin de s'imaginer que la soupe, c'était le repas de soirée quotidien à Winchester. Il ne servait à rien d'avoir mangé pour dix avant d'aller au lit. Les repas du midi eux étaient plus variés, mais généralement c'était légumes et viandes à tous les repas.

Sir Horace termina sa soupe en quelques minutes, quel délice ! Le vieil homme se tourna ensuite vers leur nouvelle recrue, le professeur d'histoire et de géographie.

- J'espère que vous vous êtes habitués à vos nouveaux appartements Edward, croyez-moi on vous a donné le plus luxueux. En tout cas je suis heureux de vous voir parmi nous étant donné que votre prédécesseur, Mr. Valois a été obligé d'abandonner son poste pour dépression...

L'ancien professeur d'histoire géographie était du même ressort que monsieur Asleigh. Froid, autoritaire, dur et violent. Cependant les élèves avaient été plus fort que lui, et le vieil homme un matin était rentré dans sa chambre et avait vu que sa précieuse collection de timbres chinois avait disparu. Cette collection représentait tout pour lui. Il avait mit près de vingt ans à rassembler tous les timbres et passait de nombreuses heures, même en classe à les admirer. Fou furieux il avait recherché son album dans tout le pensionnat et l'avait trouvé finalement à moitié calciné, au milieu de la cour, pendant que de l'autre côté une bande d'adolescents riait à gorge déployée. L'enseignant avait donc littéralement explosé sur place, une attitude qui ne pardonne pas à Winchester.

Mais il se croit où ce vieux débris? N'importe quoi... Je savais que les anglais étaient timbrés mais là ça dépasse mon imagination...

Sir Horace leva les yeux vers celui qui avait dit une telle chose, mais il savait déjà que le surveillant général allait s'en charger, et il n'eut pas tord. Il ne dit rien pendant toute l'intervention de celui-ci. Don Draper connaissait son travail et ce n'était pas au directeur de faire régner la discipline durant les repas au réfectoire.

Alors que la cantinière passait devant lui, Sir Horace tendit son assiette et redemanda une nouvelle portion de soupe a l'ail. Mais son regard fut brusquement attiré par de la lumière. Elle venait de la table des demoiselles. Le directeur se leva alors, enleva la serviette autour de son cou et vint se placer devant Rachel Fox.

- Mademoiselle... Comment pouvez-vous concevoir - que dans un établissement comme le notre - un tel objet soit toléré ? Je vous pris de me remettre cet appareil immédiatement, ce serait dommage que monsieur Draper ne le fasse couler dans les toilettes, vous ne croyez-pas ?

Un sourire compréhensif envahit son visage pendant qu'il tendait la main en direction de la jeune fille pour qu'elle lui remette son téléphone portable.

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Donald continuait a manger tranquillement sa soupe a l'ail. Un bon lavage de dents avant de rendre visite a sa femme, sinon elle allait crier severe comme on dit. Il écoutait le directeur parler avec le professeur d'Histoire geographie, et tourna sa tete vers le professeur

Je te laisse imaginer les autres chambres Edward, heureusement que pour ma part je peux rentrer chez moi parce que j'habite a deux minutes même pas a pied, parce que dormir sur des bouts de bois ... enfin bon ... la vie a la dur, je suis persuadé que tu tiendras plus que l'ancien professeur ... tant que tu n'aimes pas les timbres

Il lui fit un petit clin d'oeil et reprit sa soupe avant d'entendre un bruit de chaise, suivit d'une phrase ou il retint seulement le mot : drapeau. Sir Horace Whale étant deja debout, Don leva juste les yeux, mais ... il posa de nouveau sa cuillere, se leva de la table, s'avanca dans l'allée, mais cette fois il s'arreta de suite au niveau de Jeff Carter, il ne parla pas, nooooon pas du tout. Il prit juste le jeune homme par le col, le tirant pour le faire se lever, et avec une force impressionante le tira le long de l'allée. Il ne prenait pas gaffe a Sir Horace, après tout, le Directeur avait son autorité, et Don la sienne. Il balanca - oui balancer est le verbe qui convient - Jeff dans un coin de la salle, prit une assiette remplit de soupe qu'il lui lanca au pied, suivit d'une cuillere, et d'un bout de pain

Vous finirez votre repas ici Monsieur Carter, et en compagnie de votre camarade vous allez venir dans mon bureau ce soir. Les moqueries ne sont pas tolerer a Winchester. Maintenant, pas bougez, et mangez

Don reprit ensuite sa place, comme si de rien n'était.

*Par saint Pierre ! *

Vladimir détestait le fait de devoir s'abaisser face à des gens du même niveau social que lui. Faire l'appel ! Une méthode prouvant le peu de confiance régnant au pensionnat ! Il était debout, en retrait des autres et caressait lentement la barbe qu'il avait un peu trop laisser pousser ces derniers temps.
Il faisait bon dans la cour. Une légère brise venait s'écraser contre les visages des élèves, anxieux face à cette épreuve que représentait le repas numéro 1 !

L'appel terminé, les élèves furent conduits jusqu'au réfectoir. La pièce n'était pas des plus lumineuses mais il faudrait s'en contenter. Une fois que le directeur eut autorisé les étudiants à s'asseoir, -Vladimir le fit en dernier, provocation ou rejet de la convention, un peu des deux- il prononça un nouveau discours. On sentait à son timbre de voix que la rigueur régissait sa propre vie, et qu'il tenait à ce qu'elle représente la même chose pour nous. A la vue de certains élèves....il avait du pain sur la planche...

Visite médicale ? Hors de question ! Les coutumes de cet établissement étaient finalement très étrange. Vladimir était d'accord pour s'abaisser jusqu'à un certain niveau mais là s'en était trop. Il allait prendre les choses en main. Sa majorité l'y autorisait au sein de ce pays. Dés la fin du repas il irait s'entretenir en gentilhomme avec monsieur le directeur.
En attendant, autant faire abstraction de tout cela et profiter du repas des plus....disons qu'en Russie un repas suffit à vous caler l'estomac jusqu'au lendemain midi....là....politique du service minimum.

*Relativise un peu les choses. Tu n'es pas ici pour y passer toute ta vie.*

Un élève venait de se faire réprimander par le surveillant général. Sa stratégie de défense était des plus....rudimentaires...
Moucher un anglais est très simple...sauf pour un anglais....
Vladimir haussa les sourcils un instant et lança un sourire sans arrière pensée au directeur avant de se lancer dans l'épreuve la plus complexe de ce début d'année...manger cette soupe à l'ail...

Edward fixa sa soupe pendant plusieurs minutes. Ses collègues, à coté de lui avaient tous commencé à manger et certains élèves observaient déjà le jeune enseignant, se moquant surement intérieurement de la petite nature qu'il devait afficher.

*Du courage Edward... Courage*

Avec une force incroyable il porta la première cuillère à sa bouche et faillit s'étrangler. Il répéta alors son geste plusieurs fois, sachant qu'il ne pourrait bientôt plus en supporter. A sa droite d'ailleurs, Sir Horace semblait avoir terminé sa soupe et en redemandait d'un air gourmand.

- J'espère que vous vous êtes habitués à vos nouveaux appartements Edward, croyez-moi on vous a donné le plus luxueux. En tout cas je suis heureux de vous voir parmi nous étant donné que votre prédécesseur, Mr. Valois a été obligé d'abandonner son poste pour dépression...

- Mes appartements sont... parfaits, merci monsieur le Directeur.

Il ne répondit rien concernant son prédécesseur. A vrai dire il en avait déjà entendu parler, il était de la même trempe que Asleigh, et franchement il ne fallait pas s'étonner si les élèves lui avaient joué un très mauvais tour. Lorsque l'on passait ses journées à crier, ça vous retombait forcément dessus un jour ou l'autre.

La cantinière passa alors devant Edward et lui proposa de remplir son assiette une nouvelle fois.

- NON !

Les regards se tournèrent vers lui. Légèrement gêné, le jeune enseignant prit un air aimable.

- Mon vieux père disait qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses. Et puis tout le monde sait que la gourmandise est un vilain défaut, et cette soupe est tellement bonne qu'en reprendre ne serait pas raisonnable pour... euh... ma ligne, et ma santé...

La cantinière s'éloigna et le jeune enseignant remarqua que le directeur se tenait près d'une élève tandis que le surveillant général arpentait la pièce. Edward, qui n'osait pas ouvrir la bouche en direction d'un de ses collègue se contenta d'observer la scène qui se déroulait devant lui.

Sans vraiment demander l'avis de la jeune fille, Sir Horace lui arracha l'i-phone des mains et le rangea dans la poche intérieure de sa veste. Le surveillant général était lui, occupé à sermonner un élève. Sir Horace n'intervint pas, faisant tout à fait confiance à l'autorité de son nouveau surveillant et se contenta de finir sa nouvelle - et délicieuse - soupe à l'ail.

Au bout de plusieurs minutes, la plupart des enseignants semblaient avoir terminés. Le directeur du pensionnat se leva.

- Silence. J'espère que vous avez apprécié votre premier repas au pensionnat, les autres seront moins savoureux.

Il laissa passer quelques minutes, le temps que le surveillant général fassent taire les derniers récalcitrants.

- Mademoiselle Turner va conduire les filles aux douches collectives. Ce sera ainsi chaque soir. Pendant ce temps, Monsieur Draper conduira les garçons au foyer. Notez que ce court temps libre pourra être supprimé si vous en abusez. Dans une demi-heure vous ferez alors échange. Dans une heure, vos surveillants vous accompagneront dans vos dortoirs respectifs et vous donneront les dernières instructions.

Il se tourna brièvement vers les deux surveillants et reporta son attention sur les élèves.

- Demain matin, 7h35, nous nous retrouvons ici. Le cours de monsieur Johnson sera annulé, et vous passerez la visite médicale en compagnie de vos surveillants. Les cours reprendront normalement à 10h15 avec madame Smith. Bonne nuit de sommeil à chacun de vous.

Il s'inclina légèrement et sortit, suivit par les enseignants qui allaient à présent prendre place dans leurs appartements.

[Don, je te laisse le soin de faire sortir tout le monde et de cloturer le post]

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Don regarda Sir Horace se lever a la fin du repas, et prendre la parole, annoncant que la suite des repas seront moins savoureux. Oh mon Dieu .... autant dire que ca allait etre la diet .... Don ne montra cependant pas sa déception. Lui qui aurait esperé manger des bonnes vieilles recettes de grand mere.
Lorsque le Directeur eut fini son discours, Donald se leva, et tappa deux fois dans ses mains.

Silence s'il vous plait.

Il fit un pas en avant, et eut tout de suite le silence

Les filles s'il vous plait je vous pris de vous mettre en rang deux par deux derriere Mademoiselle Turner, messieurs, tout le monde en rang aussi. Les filles a la gauche de votre table, les garcons a la droite.

Don avanca vers les enfants, les mains dans le dos. Les yeux legerement plissés

Je vous préviens que si je vois ne serait ce qu'un seul cheveux qui depasse, alors la ... la punition que vous recevrait sera vingt fois pire que la soupe de Sir Horace.

Il fit un signe de main vers les garcons

Suivez moi.

Et le rang des garcons passa devant ceui des demoiselles, se dirigeant vers le foyer